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Randonnées alpines
8 juin 2020

Souvenirs de montagne-7 ***Receuil de textes édités en plusieurs parties***

SOMMAIRE-7

              Le bar d’oyeu

              Comment une balade tourne au vinaigre

  L’attaque des patous

              Les hors-normes

              Le « va nu ski »

              Le « va nu pied »

              Réservation obligatoire !

              La générosité

 

 

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Le bar d’Oyeu

 

Ce dimanche matin il pleut « comme vache qui pisse » sur la route en direction d’Oyeu proche du lac Paladru. Je me demande vraiment pourquoi je suis parti.  Mais le besoin de m’aérer était plus fort que de flémmarder dans un bon lit douillet… Arrivé dans le village je reste figé dans la voiture sous la pluie. Il est 9h30, j’aperçois un petit bar. Je décide de prendre un café dans celui-ci. Deux personnes sont accoudées au comptoir avec un verre de blanc. Je suis isolé au bout de ce comptoir et je tends une oreille indiscrète sur la conversation. Un gars assez âgé aux cheveux blanc se présente comme un ancien gendarme à la retraite. Il monopolise la conversation en se faisant passer pour une sorte de héros de « biture » en « biture ». « Un dimanche je suis allé au lac Paladru avec un jeune. Comme à l’accoutumé nous prenons la barque au bord pour pêcher au milieu du lac. L’eau était agitée. Au moment où nous nous arrêtons pour sortir les cannes voilà qu’il se met à vomir… il m’avoue avoir un peu exagéré sur la boisson la veille ! Je lui réponds que cela aura l’avantage de nourrir les poissons et qu’aujourd’hui nous n’aurons pas besoin de jeter des appâts.» Il enchaîne avec une autre histoire : « Je suis allé au pot de départ du colonel « Tartan pion» en nous regardant comme si nous le connaissions ! Nous avons bu comme des trous a tel point que je ne pouvais rentrer seul ! Je demande à deux motards de la gendarmerie qui eux aussi avaient bien bu, de me raccompagner à Voiron… Ils acceptent sous condition que je leur paye les frais d’essence. Avant de les quitter, ils m’avouent qu’avant de rentrer chez eux ils vont se poster à un carrefour pour « s’en faire encore deux » de façon à finir le cota de la journée ! ». Sur ces bonnes paroles d’ivrognes je décide de quitter ce bar car la pluie s’arrête de tomber. Je suis en VTT et je fais une boucle en passant par la Croix du moine mort puis une descente très boueuse qui devait me conduire au château de Virieu par la vallée de la Bourbre. Décidément elle porte bien son nom ! Mais je décide de faire demi-tour car le vélo est recouvert de boue, les freins ne répondent plus ! Je me dirige en direction de la petite église de Millin, nommée ainsi depuis le Moyen age car la fête annuelle tombait au milieu de l’année. Je poursuis ma descente jusqu’ au ruisseau de la Bourbe et je monte une magnifique route goudronnée jusqu'à la croix de saint Sixte, point culminant de la balade. C’est un endroit très champêtre, occupé par des prairies où broutent des chèvres et des vaches. Je rentre en passant par le calvaire d’Oyeu. Arrivé dans le village vers 13h30 et à proximité du fameux bar j’entends un brouhaha infernal ! Je me dirige vers celui-ci, je m’approche de l’entrée et j’aperçois les mêmes personnes qui étaient là ce matin accompagnées par des nouvelles. C’était la seule animation de ce village, mais quelle animation ! J’imagine l’ancien gendarme reprendre le volant dans l’état où il était ! Et cette fois sans les motards…

 

Vers la croix de Sainte Sixte – Nord Isère

 

Comment une balade tourne au vinaigre !

 

Nous sommes trois copains, J M, D et moi même qui pratiquons régulièrement la montagne. Nous avons envie de faire partager notre passion avec d’autres personnes. Nous décidons de passer une annonce dans la presse locale. Des réponses affluent. Nous faisons un tri sélectif. Le rendez vous est pris au bar du Toro à l’esplanade. Tous réuni autour du verre de l’amitié nous faisons un petit briefing chacun à notre tour pour nous présenter, formuler nos souhaits et motivations. En ce début du printemps nous choisissons une balade dans le pays du lac de Paladru en passant par le château de Virieu que nous visiterons, histoire d’associer marche et culture. L’idée est parfaite et séduit tout le monde.

Nous nous retrouvons sur le parking du square des fusillés à Grenoble. Charmant pour un premier rendez vous ! Le temps est très maussade. Dans notre enthousiasme nous partons. Au fur et à mesure que nous rapprochons du départ il pleut de plus en plus. Nous décidons d’aller dans un bar pour décider de la suite… Nous prenons une boisson chaude, nous discutons, l’heure tourne. Je regarde à l’extérieur et je m’aperçois que la pluie s’arrête. Je leur propose de commencer cette balade, le groupe est mitigé. On est bien au chaud ! J’insiste fortement. Visiblement ils sont démotivés mais voyant mon insistance nous nous levons et partons. La première heure se passe sans problème. Ensuite il recommence à pleuvoir à seau cette fois, nous marchons dans la boue. Tout à coup je m’aperçois que nous nous sommes trompés plus rien ne correspond à la carte ! Je fais rapidement le point. Nous coupons à travers bois et ronces. Je leur explique que des nouvelles routes forestières ont été crées et que la carte n’est plus à jour. Mes explications ne leur conviennent pas et ils commencent à grogner. D'autant plus que la pluie redouble d’intensité, nous sommes complètement trempés…. Nous récupérons un chemin puis à nouveau il faut couper à travers champs et franchir barrières et enclos. Finalement je me situe à nouveau sur la carte. Nous commençons à traverser un pré où nous rencontrons des vaches et un taureau. Ils semblent assez agressifs et commencent à venir dans notre direction… Prise de panique une fille du groupe perd son sang froid, elle se met à hurler. La peur des vaches au ventre ! Ces cris provoquent l’arrêt immédiat du troupeau. Nous continuons une centaine de mètres pour nous apercevoir que nous sommes dans un cul de sac ! La piste s’arrête là. Je sens le fiasco venir… Nous faisons demi-tour, la tension monte dans le groupe. Nous prenons un nouveau chemin barré par un portail de 2 mètres de haut avec un panneau « entrée interdite ». La même fille commence à grimper le portail. Je l’interpelle pour qu’elle descende mais prise de colère elle continue et me crie « de tout façon si nous avons un problème je te tiendrai pour responsable ! ». Je sens la balade tourner au drame. Je réunis tout le monde pour leur proposer de faire demi-tour. Il y a trop de propriétés privées dans ce secteur et le paysage a beaucoup évolué par rapport à la carte. Nous prenons rigoureusement le chemin inverse pour éviter le pire. Pourtant l’un d’entre eux me suggère de faire quand même une boucle. Je lui réponds que pour aujourd’hui cela suffira. Le retour se fait sans commentaire. C’est la soupe à la grimace. La pluie se poursuit sans arrêt depuis des heures. Nous sommes trempés comme jamais ! Enfin nous arrivons aux voitures. Je m’excuse de les avoir entraînés dans cette « galère » malgré moi.

Le dimanche suivant je leur fixe un rendez vous au même endroit pour gravir la grande Moucherolle près de Villard de Lans. A ma grande surprise il n’y a qu’une personne. Nous attendons plus d’une demi heure mais pas de randonneurs en vue ! Nous partons tout de même. Il fait beau et la balade se passe sans encombre. Le soir venu j’appelle un des deux dits « copains » pour lui demander ce qui s’était passé. Il me répond tout simplement qu'ils se sont réunis la veille pour passer une soirée ensemble. Ils ont décidé de ne pas venir et cela sans me prévenir. J’ai compris tout de suite que s’était la sanction de dimanche dernier ! Le seul qui est venu n’était pas présent ce soir là. D’ailleurs par la suite, mis très certainement au courant par les autres, je ne l’ai plus revu…

L’attaque des patous

 

En mon sens, Patou est synonyme de « sale chien » même si cela vous choque !

N’étant pas très « fan » des canidés en temps normal, je les hais carrément et le mot n’est pas trop fort !

Cela confirme un dicton certifiant que le comportement du chien est le reflet du maître !

Voici  mes pérégrinations  avec  cet animal.

Mon premier contact fût au cours d’une ballade à pied à Saint Gabriel dans les Alpilles en Provence. D’un coup surgissent 3 chiens : un gros blanc imposant, dont j’ignorai le nom à l’époque et deux autres plus petits. Je les vois arriver en courant et en aboyant mais cela ne m’affole pas je n’ai jamais eu de problèmes avec un seul chien. Au fur et à mesure de leurs rapprochements, ils deviennent menaçants. Le blanc arrive au niveau de mon visage,  j’essaye de le calmer mais rien n’y fait ! Alors je me mets à hurler de toute mes forces : « les chiens », car je vois à proximité  deux personnes dont l’un semblait être un berger. Pire ils semblent sourire ! J’hurle encore plus fort. Se sentant obligés, ils les rappellent  timidement. Puis plus rien, je passe devant eux, toujours avec les  trois chiens autour de moi et ils ne me lâchent pas avant une centaine de mètres ! Je maudits ces personnes me regardant  l’air ironique et qui devaient se dire tout bas « celui là, il ne reviendra plus ! »

 

 

Chapelle de Saint Gabriel

 

 

 

 

 

 

La deuxième fois, c’est dans le massif du Mercantour à proximité du mont Mounier. Nous traversons une zone de transhumance peuplés de moutons,  nous suivons le sentier GR. Il y a deux Patous calmes comme des agneaux, l’un  à l’entrée du parc, l’autre au milieu, tous les deux lèvent la tête, nous regardent tranquillement et repartent dans leur sommeil. Ils nous ont laissés passés.  Bien éduqués, ils sont tout à fait capables de distinguer un homme d’un loup!

  Troupeau au mont Mounier

En  aout 2006 nous faisons une randonnée en partant du col de Grimone dans le Diois avec Isabelle. Nous décidons de faire un sommet peu parcouru : « la Toussière ». Arrivé à une certaine altitude nous quittons le GR,  prenons en pleine pente une sente qui grimpe rapidement aux crêtes. L’ascension est longue mais nous en arrivons à bout. La vue est magnifique sur le Jocou et le Dévoluy. Nous redescendons par le même itinéraire. Au niveau du col j’aperçois un troupeau de moutons. J’arrive le premier pour prendre quelques photos avec un beau coucher de soleil. Isabelle me suit de prêt. Les animaux ont peur en nous voyant brutalement et partent affolés. Nous continuons notre route non sans entendre des aboiements agressifs de plusieurs chiens… Ils déboulent sur nous… Quatre gros Patou nous entourent, l’un  s’en prend particulièrement  à Isabelle. Il la mord au coude puis fait des vas et viens entre nous et la mord à nouveau au genou… Le sang coule… Nous hurlons, nous entendons le berger qui rappelle timidement les chiens mais ceux-ci n’entendent rien, ils continuent à nous harceler. Continuant à nous éloigné du troupeau, seul un chien nous suit sur plusieurs centaines de mètres. Mais toujours pas de berger en vu, pourtant il est bel et bien là mais ne vient même pas nous voir…  A la voiture je donne les premiers secours à Isabelle. Nous partons à la gendarmerie de Lus La Croix Haute pour signaler le problème et trouver un médecin de garde.

  Au col avant l’attaque des chiens

En consultant la presse locale je constate qu’il y a de nombreuses attaques qui se terminent au tribunal mais sans résultat pour les pauvres randonneurs. Le chien étant considéré « au travail », un statut plus que bizarre pour un chien de cette espèce.

J’ai eu aussi dans le passé un problème avec un chien non Patou. Un soir faisant du jogging autour de Saint-Nizier sur le GR au niveau de la ferme Rony, célèbre pour ces fromages,  j’aperçois un petit chien. Il arrive en aboyant puis se met à uriner à une dizaine de mètres sur le chemin avant mon passage.  Arrivé exactement au niveau de l’urine ce sale animal me mort la main… J’ai la trace des crocs mais sans blessure. Je suis obligé de m’arrêter de courir et de passer en marchant calmement.  Je pense qu’il a pris ma course pour une agression …

 

Les hors normes !

 

Le « va nu ski »

Il y a quelques années j’ai rencontré un gars qui se prétendait plus ou moins guide et organisait des sorties à bas prix. Nous programmons une sortie pour aller dans la Combe Madame près d’Allevard. Quand il chausse ses skis je m’aperçois d’une chose curieuse ! Il a un ski rouge et un ski jaune, en plus ils semblent de tailles différentes… Je l’interpelle pour lui en demander la raison. Il m’avoue qu’il les a trouvés séparément en montagne et qu’ils devaient appartenir à des skieurs tombés dans une avalanche !

Il n’avait pas de travail et vivotait en faisant des petits boulots.

 

Le « va nu pied »

Un soir d’été je redescends du Moucherotte assez tard, vers 19h environ. Lors d’une pause sur l’ancienne piste se ski je vois arriver un homme de type asiatique en sandales avec des habits de ville, comme parachuté là par erreur.

Redescendant lui aussi. Il vient me voir en me demandant une chose curieuse : est ce qu’il y a des bus qui vont sur Grenoble tous les quarts d’heures ? Je lui réponds : « mon pauvre monsieur à cette heure là si vous en avez seulement un ce sera même un miracle !".

 

Réservation obligatoire !

Avec une amie nous avons décidé d’aller sur les hauts plateaux du Vercors en partant du village du Rousset proche du même col. Le soir venu nous décidons d’aller un peu tardivement dans le seul restaurant du village qui ne paye pas de mine. Nous rentrons. Nous sommes accueillis par le patron en nous demandant si nous avons réservé. « Réservé ? Oh non ! ». Il nous répond : « cela ne se fait pas c’est la première fois que des clients ne font pas une réservation, c’est impoli». Et nous de dire : « c’est la première fois que l’on entend cela ! ». Vous savez ici, les pilotes de la Patrouille de France viennent manger mes cuisses de grenouilles flambées au cognac.  C’est une spécialité de la maison mais il faut réserver une semaine à l’avance ! Il nous montre un livre avec de nombreuses photos d’avions et de pilotes. Il nous demande de patienter dans une arrière salle. Nous croisons la patronne. Nous lui faisons part de notre randonnée du lendemain. Elle ne connaît pas et pour cause elle ne sort jamais de son restaurant car apparemment trop occupée à ses tâches ménagères. Elle nous avoue avoir fait une sortie cet après midi pendant quelques heures, à proximité du village. Cela ne lui était pas arrivé depuis deux mois… Nous la regardons stupéfaits.

 

La générosité

De retour d’une randonnée Maurice fait étape à l’hôtel de la cordée à Saint Christophe en Oisans. Un hôtel que nous connaissons bien puisqu’il est le passage obligé pour prendre les clés du refuge. Cet hôtel est très typique car tout y est identique comme au temps de Gaspard le fameux conquérant de la Meije en 1878. L’intérieur est en bois du sol au plafond. Vieilles cartes postales, vieux présentoirs poussiéreux et tant d’autres choses…. Toujours est-il que notre Mimi connaît bien la « patronne ». Il prend plusieurs verres et consomme des tartes et des cacahouètes. Il a l’esprit de générosité. Elle lui fait la « pub » du livre de Bérulle un alpiniste bien connu du milieu montagnard. Il achète ce livre qu’il trouve cher pour ce que c’est ! dit il… Quand je le vois il me fait part de son achat et m’avoue qu’il ne sait pas quoi faire de se livre ? Je l’ai acheté pour faire plaisir à la patronne… si tu le veux, je te le prête. Moi je ne suis jamais chez moi et je n’ai pas le temps de lire ! Je lui dis Maurice tu es trop gentil !

 

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Randonnées alpines
  • Recueil d'histoires vécues en montagne au fil des randonnées dans les Alpes et au-delà. Anecdotes de rencontres avec les personnages hors du commun mais aussi diverses frayeurs et mon engouement pour ce milieu qui m'a conduit jusqu'aux plus hauts sommets.
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