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Randonnées alpines
16 mai 2020

Souvenirs de montagne-4 ***Receuil de textes édités en plusieurs parties***

SOMMAIRE-4

La traversée de Belledonne avec Bernard                                                     

Les associations de montagne                             

Quelques personnes atypiques

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La traversée de Belledonne avec Bernard

Je dédie ce texte à Bernard B. sans qui nous n’aurions pas pu réaliser cette belle randonnée.

J’avais commencé la randonnée à la journée depuis peu de temps. Cela me plaisait beaucoup. Je pensais que passer plusieurs jours la haut serait un séjour exceptionnel. Dans mon service j’ai sympathisé avec Bernard un expert en la matière. En discutant nous avons eu l'idée de faire la traversée du massif de Chamrousse. Plus exactement de Roche Béranger jusqu'à Prabert. Soit un périple de trois jours. Je préviens Robert, mon voisin d’immeuble qui aussitôt est intéressé.

Nous avions choisi le week-end prolongé du 14 juillet qui correspondait cette année là, à un lundi. Nous nous retrouvons tous les trois à la gare routière de Grenoble où nous prenons le bus pour Chamrousse. Là nous descendons à Roche Béranger. Nous nous préparons à partir mais avant le départ, Bernard sort un minuscule appareil pour peser nos sacs : une vingtaine de kilo chacun. Pour des débutants comme moi et Robert c’était déjà pas mal !

Nous commençons à grimper à travers les alpages puis les pins à crochets en direction du magnifique lac Achard. Nous faisons une courte pose et nous remontons à travers un vallon dans lequel se trouvent de petits lacs minuscules et qui aboutit au col des 3 Fontaines, actuellement disparues ? Là je m’écroule, très certainement épuisé par la lourdeur du sac. La pose est nécessaire ainsi qu’une petite collation. Pourtant nous n’avions fait que 600m de dénivelée. Mais le manque d’entraînement se fait cruellement sentir. Ensuite nous repartons en direction du refuge de la Pra où notre première étape se termine. Nous apprécions beaucoup la soupe chaude, bien qu’étant en plein été !

Le lendemain une étape rude nous attend il faut passer par le glacier de  Freydane pour rejoindre le refuge Jean Collet. La nuit ne se passe pas trop mal, mis à part que nous nous endormons tard car il y a beaucoup de bruit jusqu'à minuit environ.

Nous partons vers 7 h du matin après avoir pris un bon petit déjeuner. Tout d’abord nous montons en direction des lacs du Doménon. Là nous avons la surprise de trouver de la neige et de voir le premier lac gelé. N’ayant pas l’habitude, cela me surprenait. Nous mettons les guêtres pour franchir ce passage. Ensuite nous arrivons au col de Freydane, accès du glacier. Là Bernard qui nous avait conseillé de prendre un piolet chacun nous demande les sortir. Il nous montre comment le prendre en main et surtout comment procéder en cas de chute. Je dois dire que ses explications étaient plus que nécessaires car je n’avais jamais vu cet instrument que dans des films… Nous basculons côté glacier et nous commençons une longue descente jusqu’en bas du lac Blanc. Au début c’était facile car le glacier est peu pentu mais au fur et à mesure que nous progressons les courbes de niveau se resserrent. Bernard faisait la trace devant, il semblait très à l’aise. Tout à coup je loupe une marche. Je commence à partir en glissade ou plutôt à dévisser comme on dit dans le jargon des alpinistes. J’essaye d’enrayer ma chute mais je vais de plus en plus vite et la pente devient forte, le lac si loin se rapproche quand je décide enfin de planter le piolet et alors miracle ma chute s’arrête ! Plus haut je m’aperçois que Robert lui aussi part en glissade et vient de s’arrêter grâce au piolet et aux explications efficaces de Bernard. Nous pouvons le remercier car il nous a certainement sauvé d’une bonne baignade dans le lac !

 

               Le lac Blanc avant le refuge Jean Collet

 Nous arrivons en milieu d’après midi au refuge Jean Collet où nous passons une mauvaise nuit à cause de plusieurs familles qui n’ont pas su contrôler l’enthousiasme de leurs jeunes enfants jusqu'à une heure tardive.

Le matin je fais une toilette rapide à un point d’eau proche du refuge avant de boucler le sac et de nous diriger vers le col de la mine de fer.

Après une heure de marche nous apercevons des nuages noirs venant du Vercors. Nous n’allons pas y échapper ! Cela va très vite. Quelques minutes après l’orage est sur nous. Bernard nous suggère de nous abriter sous un rocher et de déposer plus loin nos piolets. Ce que nous faisons. Il pleut intensément, les tonnerres grondent et raisonnent à grand fracas autour de nous. Vingt minutes plus tard une éclaircie apparaît et nous pouvons reprendre notre itinéraire. Au col nous faisons une pose tout en contemplant la descente : des névés jusqu’au lac de Crop, 400m plus bas. Avec Robert nous commençons à angoisser… Pourvu que l’on ne reproduise pas ce qu’il s’est passé au dessus du lac Blanc hier ? Au départ il y a une traversée avec une barre rocheuse en contre bas et dessous plusieurs centaines de mètres de vide.

Il y a de bonnes traces de pas et Bernard passe devant pour nous rassurer. Merci Bernard !

                                    

                      Robert & moi-même au lac blanc                                     Bernard & Robert contemplatifs…

Finalement nous arrivons au lac puis nous prenons pied sur la route qui rejoint le charmant village de Prabert. En longeant cette route nous rencontrons une personne affolée nous demandant si on n’avait pas trouvé par hasard son portefeuille ! Il nous explique que son véhicule a été fracturé et ses papiers disparus… Moralité quand vous partez en randonnée ne laissez jamais votre porte feuille dans la voiture. Cela n’encouragera pas les vols.

A Prabert nous allons boire le verre de l’heureux retour au café des randonneurs.

 

       Lac de Crop en descendant du col de la Mine de fer

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Les associations de montagne

Pour avoir fréquenté  des associations de montagne, que je ne nommerai pas, pendant des années où j’ai vécu de très belles heures de montagnard. D’une part par la formation que j’ai réussi à avoir, compensée en contre partie par l’organisation d’un nombre incalculable de randonnées collectives. D’autre part par la progression que je n’aurais jamais acquis seul. J’ai beaucoup apprécié  des personnes où nous avions une passion commune, le souvenir des sorties, les nombreuses soirées chez l’un ou l’autre après une sortie d’escalade nocturne ou un retour de randonnée, les fêtes organisées, les permanences en semaine où notre week-end commençait déjà ! Bien souvent la soirée se continuait par le pot pris au café dans le quartier voisin du local où nous discutions de tout et de rien.

Ces réunions nous permettaient de nous évader du quotidien.  D’une part parce que nous discutions de ce que nous allions faire le prochain week-end, d’autre part parce que l’on discutait avec chaque personne presque à tour de rôle de la sortie du dernier dimanche.Une des choses que j’appréciais le plus c’est que l’on ne parlait jamais de travail ou de problèmes familiaux ! Je crois que c’était « tabou » sans que cette règle soit définie. Nous étions dans un autre monde…Celui du montagnard citadin cloué au sol certes mais avec l’esprit dans les cimes…Plus rien ne comptait sinon notre passion.

Pourtant il y a un bémol. Nous avions l’impression d’être de « vrai amis » mais je me suis aperçu au fil du temps que cette amitié est restrictive. Si une personne ne venait plus dans le groupe sans réellement prévenir, aucune autre ne cherchait à la contacter. Moi-même quand j’ai décidé de quitter certaines associations je n’ai rien dit à personne. Personne ne m’a téléphoné pour savoir… comment peut-on qualifier cette amitié ? La réponse me parait simple : le fil conducteur est la montagne en premier et après l’amitié. Si quelqu’un s’en va il ne fait plus partie du groupe. On ne se préoccupe pas de lui. C’est un état de fait auquel que j’ai eu du mal à comprendre. Par la suite il m’est arrivé d’en croiser certains. J’ai été le seul à faire la démarche pour les saluer. Pas grand-chose en retour. Le fil était coupé. Mais quand on est dans le groupe les autres ont de l’estime pour vous sinon ils vous ignorent.

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Quelques personnes atypiques

L’adhésion à ces associations m’a permis de connaître beaucoup de gens intéressants et d’autres beaucoup moins. J’ai beaucoup apprécié une personne se nommant Robert. J’ai su après plusieurs années que c’était son nom de famille et pas son prénom comme il le faisait entendre. Lorsque j’ai téléphoné chez lui une femme à la voix « commandant tour » m’a répondu « Robert, lequel voulez vous ? » J’ai compris que c’était sa femme et surtout pourquoi il n’était pas souvent chez lui !

Il disait que pour relancer l’association il fallait du « sang neuf » et que j’étais celui là.

Avec le Président ils m’ont aidé à être responsable de course et à m’envoyer en formation. Bien sûr il y avait «Gillou» qui me formait sur le terrain en ski de randonnée. Il en est de même pour l’initiateur en montagne un certain François qui a été un grand formateur. A ce jour il est devenu photographe de montagne et a édité plusieurs livres sur l’Oisans dont il est passionné.

Puis les moins intéressants :

Celui qui obtient la palme d’or c’est le fameux Antony ! Lui il savait tout ! Qui avait tenté l’Everest à perte. Etant un vague contrôleur de la sécu, il harcelait les sociétés pour financer son voyage. Il ne faisait pas bon être contrôlé par ce personnage… Humiliant avec certains membres du club. Tellement fort que l’on se demandait ce qu’il faisait avec nous ! Jean Pascal un membre du club disait : « Antony dès qu’il se lève le matin il se regarde dans la glace de sa salle de bain et se dit : je suis le plus fort et le plus beau ». Voilà bien ce qui définit ce personnage. Pourtant une fois j’en ai eu assez. Au cours d’une randonnée pédestre il m’a violemment critiqué et voulait m’obliger à faire un sommet pour lequel certaines personnes du groupe n’avaient pas le niveau pour le faire … Je n’ai pas cédé. Alors j’ai organisé une réunion et je dénonçais ses façons de faire. Cela a été un coup dur pour lui qui était très fier de sa personne. Quelques semaines plus tard il est parti et nous n’avons plus jamais entendu parler de cet individu.

Ensuite il y avait « les Pichon » dans une certaine association. J’ai été confronté à eux lors des réunions de bureau. Désireux de venir aux réunions pour faire avancer des idées nouvelles au club qu’elle ne fut pas ma déception de voir ce couple me critiquer et jalouser en m’accusant de profiter de l’argent du club pour me former. Mais ils semblaient oublier que j’ai organisé un nombre incalculable de randonnées en contre partie !

Il faisait parties de la « vieille garde » qui n’acceptait les jeunes.

Les bizarres et hors normes :

Il y avait Marcel dit « le plus balès ». Oui c’est le surnom qu’on lui avait donné. Un personnage hors du commun, un grand sportif ce Marcel. Passionné d’alpinisme, de cascades de glace, d’escalade et de ski de randonnée. Célibataire dans l’âme. Un personnage solitaire et contemplatif. Jugez vous-même : il m’est arrivé de le voir rester une heure sans bouger en dehors du refuge en pleine bourrasque ou de rester sur une piste jusqu'à la tombée de la nuit alors que nous l’attendions au centre UCPA  et nous nous apprêtions à appeler les secours. Il était 20 heures…Il vient d’Uriage en vélo pour assister à la permanence le soir, vêtu d’un tee-shirt et des chaussures de ski de fond ! Cela fait de l’effet quand on sait que c’est l’hiver !

Une autre fois en novembre Marcel n’a rien trouvé de mieux que de traverser le lac Laffrey à la nage ! La gendarmerie le voyant, a immédiatement mis un bateau à l’eau pour lui demander ce qu’il faisait là et s’il voulait continuer ?

Mais à mon avis la meilleure est celle-ci : Un hiver nous étions partis faire du ski de randonnée en Maurienne. Notre gîte d’une nuit était le fort Marie Christine. Parti à la hâte au petit matin, Marcel avait oublié ses vêtements dans la chambre. Le soir venu nous avons fait un détour pour les récupérer. Qu’elle fut notre surprise quand la gérante nous a dit avoir jeté ces habits car elle croyait que c’était des chiffons !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Randonnées alpines
  • Recueil d'histoires vécues en montagne au fil des randonnées dans les Alpes et au-delà. Anecdotes de rencontres avec les personnages hors du commun mais aussi diverses frayeurs et mon engouement pour ce milieu qui m'a conduit jusqu'aux plus hauts sommets.
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